Objectif : l’objectif de cet article est de montrer que la peine d’emprisonnement, sans un travail sur le sens de celle-ci, engendre un accroissement de violence, impulsivité, colère, angoisse et haine, affects dont nous montrerons les liens avec la notion lacanienne de jouissance.
Méthode : analyse des textes fondateurs de la conception moderne de la prison articulée à la méthodologie de l’entretien clinique pratiqué dans le cadre du travail psychologique/psychothérapeutique mené durant six ans, dans les prisons françaises, avec les personnes détenues.
Résultats : les résultats, tirés des entrevues et des observations conjointes à une révision historique de la prison et de sa place dans une société républicaine et démocratique, montrent que la peine privative de liberté doit s’accompagner d’un travail autour du crime, envisagé comme un événement traumatique pour son auteur.
Conclusions : les deux objectifs de la peine de prison – amendement du criminel et réinsertion sociale – ne pourront être atteints sans un accompagnement des personnes détenues, de leur vie, des raisons de leurs actes, et leur capacité d’adaptation à la détention. Faute de ce travail, le corps prendra le dessus s’exprimant par des actes ou des affects extrêmes dirigées contre lui-même ou les autres.
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